Sauxillanges, ou l’âge d’or économique au XIXème siècle

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Sauxillanges est un bourg rural situé au pied des premiers contreforts du Livradois. De part son accessibilité depuis le Val d’Allier, Sauxillange est localisé dans l’aire d’attraction économique d’Issoire. A ce titre, la Commune accueille en résidence principale de nombreux citadins qui recherchent une qualité de vie pas trop éloigné des centres urbains. Par ailleurs, la situation de cette Commune au pied de la montagne, Sauxillanges attire de nombreux vacanciers à la recherche d’un tourisme vert. Ces vacanciers au pouvoir d’achat appréciable logent, pour la plupart, dans des résidences secondaires maintenues en bon état. Ces populations urbaines qui viennent compléter les autochtones d’origine rurale consomment sur place et offrent ainsi des débouchés économiques à la productions locale dans le cadre des circuits courts très appréciés. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les files d’attentes devant la boucherie du centre qui propose une viande local de qualité et à très bon marché. L’épicerie solidaire située à côté fournit de nombreux produits simples ou transformés et issus de l’agriculture de montagne.

A l’origine, prieuré clunisien bénédictin, la Communauté a été fondée au Xème siècle par le Grand-Père d’Aliénor d’Aquitaine, Duc d’Aquitaine, pour renforcer en limite territoriale, le pouvoir Ducal. On retrouve quelques traces d’habitat du paléolithique dans la région.

Les contreforts du Livradois sont le résultat géologique d’une érosion de plus de dix millions d’années d’un massif granitique soulevé en plateau lors du plissement Alpin. Par la suite de nombreuses irruptions volcaniques sont venues modeler un espace déjà tourmenté. On peut lire ce riche passé au travers des séries de failles, de vallées encaissées par où circulent de nombreux cours d’eau, tels que l’Astroux, la Chaméane, le Féroussat, la Ribeyre, le Pégut.

La désertification rurale a permis, peu à peu à la forêt, de reprendre ses droits sur de nombreuses zones de pâturages laissées à l’abandon. A partir de huit-cents mètres, le plateau est devenu le domaine de l’épicéa.

Pour Sauxillanges, le XIXème siècle aura été l’âge d’or économique. Les arbres des forêts servaient à construire les fameuses sapinières qui remontaient les cours d’eau jusqu’à Paris pour alimenter la Capitale en produits du terroir. A cette époque, l’activité agricole était intense et multiple : céréales, fruits, élevages. L’argile du sous-sol sédimentaire de très grande qualité donnait de belles poteries très appréciées. Enfin l’activité de nombreuses tuileries contribuait à la richesse économique de la Région.

L’utilisation de la force hydraulique remonte à la création du prieuré par les moines. Les biefs qui sillonnent le bourg et la force de l’eau qui coule encore aujourd’hui alimentaient cinq moulins à farine, source de richesses au Moyen-Âge et cinq moulins qui produisaient l’énergie indispensable à la fabrication de tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne. En se promenant le long des berges on peut imaginer l’activité foisonnante qui s’y déroulait. Au XIXème siècle le Bourg sera la première Commune électrifiée du Puy-de-Dôme.

Pour comprendre la richesse hydraulique de Sauxillanges, nous proposons une très belle balade, de dix kilomètres néanmoins assez physique (plus de trois cents mètres de dénivelé) que l’on peut faire en trois heures.

De la Place Principale, prendre la D214 (direction Saint-Jean-en-Val), puis au bout de cinq cent mètres, tourner à gauche sur la D 144. A dix mètres, emprunter à gauche un raidillon (une première pause après cinq-cents mètres avec une vue sur le Château Gaillard). Poursuivre le sentier, puis par ce raccourci l’on récupère la D144 que l’on suit jusqu’au Hameau du Montel (avant le Montel, une seconde vue imprenable sur la Chaîne des Puy). A la sortie de Montel, quitter la route et prendre un sentier à gauche qui descend vers le Hameau de Séjole. A l’entrée de Séjole, prendre à gauche pour rejoindre le Hameau de Ventre. De Ventre rejoindre encore la D144, la traverser et poursuivre le chemin en face. Dans une magnifique forêt dense on domine alors la Rivière de Chaméane qui coule en contre-bas que l’on rejoint à la hauteur de Coierie. Prendre le sentier à gauche pour rejoindre le bief que l’on suivra jusque la rue des Tanneries à Sauxillanges.