Les difficultés d’approvisionnement des scieries

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Les difficultés des scieries pour s’approvisionner en bois brut ne sont pas nouvelles. Une question avait été posée au gouvernement par une député en 2014 (question réponse ci-joint) mais avec la crise des matières premières, la concurrence exacerbée de la Chine, les petites scieries n’arrivent plus à acheter à des prix responsables elles sont donc moins compétitives et risquent de disparaître. La filière bois représente environ 500 000 emplois et participe à notre équilibre commerciale. De plus l’implantation de ces entreprises sont majoritairement en zone rurale.

Une des solutions est l’interdiction de l’exportation de bois non transformé.

Question au gouvernement

Mme Virginie Duby-Muller alerte M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, sur la colère des professionnels du bois. Le 7 octobre 2014, près de 1000 chefs d’entreprise en provenance de toute la France ont quitté leur scierie pour venir manifester leur exaspération à l’Assemblée Nationale. Ceux-ci déplorent, en effet, l’absence de décisions gouvernementales face à l’hémorragie des exportations de grumes, en particulier à destination des pays émergents. Alors que 450 000 emplois sont directement et indirectement menacés, elle lui demande par conséquent de prendre des mesures d’urgence afin que soit préservée la pérennité d’une activité au cœur de nos territoires ruraux. La forêt faisant partie du patrimoine des territoires ruraux, elle doit le rester, sa récolte également.

Texte de la réponse

Les représentants des industries de transformation du bois s’inquiètent depuis un an environ des exportations françaises de bois non transformé, en particulier à destination de la Chine. Le constat qui est dressé par la profession est celui d’un renchérissement du prix des bois, alimenté par les négociants en bois qui exportent vers la Chine, sur lequel les scieries françaises ne peuvent pas s’aligner. Les industriels dénoncent un effet de dumping exercé par la Chine qui n’impose pas de taxe à l’importation pour le bois rond mais applique des taxes sur les produits dérivés du bois. Sur l’année 2013, le niveau total des exportations de bois non transformé toutes essences confondues s’est établi à 256 millions d’euros pour 4,7 millions de m3, ce qui correspond à environ 13,5 % de la récolte commercialisée. La part exportée vers la Chine atteint 56 millions d’euros (22 % du total) pour 711 000 m3 (15 % du total). Le niveau total des exportations évolue peu sur les dernières années. La part exportée vers la Chine augmente en effet au détriment de la part exportée vers l’Union européenne. Cette évolution concerne les essences résineuses, mais surtout le chêne. Afin d’établir un bilan précis de la situation et d’identifier les mesures à prendre pour remédier aux déséquilibres de nos échanges commerciaux en matière de bois rond, de sciages et de produits transformés, une mission conjointe du conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux et de l’inspection générale des finances a été lancée. De son coté, le comité stratégique de filière consacre un groupe de travail à la question de l’approvisionnement des industries de transformation du bois. Cependant, toute décision concernant des mesures de restriction des exportations (quotas et/ou taxes à l’exportation) est de la compétence stricte de l’Union européenne. Sans attendre les conclusions de ces différents travaux, la France a donc soulevé très récemment la question au sein du groupe technique « forêt » du Conseil européen, afin que celui-ci puisse discuter de l’opportunité de prendre des mesures douanières exceptionnelles. Enfin, il a été demandé à l’office national des forêts et aux communes forestières d’établir un bilan des potentialités supplémentaires de récolte dès l’automne.