Le ravin de Crinzon du même nom que le bois, part de Roure pour se jeter dans l’Allier. Il est à cheval sur les communes de Yronde et Buron, saint Babel et Orbeil. Un petit ruisseau qui ne tarit pas l’été, rafraîchit les gorges. Le bois, composé principalement de chêne pubescent et de robinier appelé communément faux acacia occupe le fond. Pourquoi vous décrire ce site remarquable, non parce qu’il est classé en Natura 2000, bien qu’un de ses occupants, le sonneur à ventre jaune: (petit crapaud), fait partie des espèces hyper protégées et mériterait que l’on s’y attarde, Non la raison est plus problématique: depuis quelques années ce joli ravin est devenu le théâtre tous les week-ends d’un manège bien plus préoccupant et bien moins bucolique : la moto tout terrain avec une pratique dont le principe est la montée infernale. Notre motard qui n’est pas le baladeur du dimanche utilisant des chemins carrossables prévus à cet effet, notre motard donc, veut absolument grimper, avec son deux-roues, le versant abrupt du ravin. Bien sûr, les roues patinent et repatinent arrachant la maigre végétation du sous-bois, détruisant les sols qui ont mis des milliers d’années à se former. Malgré ses efforts répétés et renouvelés, notre motard n’y arrive pas. Il recommence et au lieu de passer à une pratique plus respectueuse, il change pour une piste plus facile et revient le week-end suivant pour réussir son challenge et regonfler son ego. Entre temps, un orage s’est abattu sur le bois et a entraîné la terre mise à nu vers le ruisseau, puis dans les limons de l’Allier. Du coup, c’est plus facile pour notre motard, les pneus adhèrent mieux sur le granit, il en arrache au passage, la montée infernale ne l’est plus, l’ego est regonflé, il n’y a plus qu’à recommencer.
Voilà comment pour l’égo de quelques motards, la réputation de ce sport est mise à mal et plus grave le ravin, sa flore, sa faune ne s’en remettront peut-être pas…
