La santé et les solutions en milieu rural
Intervenants
David XARDEL, Directeur de la CPAM de l’Allier
et Isabelle DOMENECH, Médecin généraliste, présidente de la CPTS Nord Allier
Animé par Pierre ESCAICH
Thème majeur et préoccupation de tous, qu’on soit en milieu rural ou urbain :
L’accès aux soins, notamment au médecin traitant. Le constat est partagé : le nombre de médecins généralistes et de spécialistes dans nos territoires diminue et la moyenne d’âge est élevée (près de 55 ans). L’accès aux soins peut ainsi devenir un véritable casse-tête.
Quelles solutions pour stopper cette érosion et inverser la tendance ?
L’assistance, composée d’élus locaux, mais aussi de professionnels de santé, a débattu et échangé avec les intervenants. Plusieurs pistes ont émergé des discussions. Nous les avons résumées en 4 grandes idées.
1. Mettre en place des structures de soins coordonnés
Maison de santé pluri-professionnelles, communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
Elles permettent à des médecins, infirmières, kinés, pharmaciens etc.… de travailler ensemble et d’offrir des conditions de travail attractives aux professionnels nouvellement formés. Une maison de santé c’est la garantie, pour un médecin par exemple, d’horaires de travail supportables et d’échanges avec des confrères. C’est aussi l’occasion d’accueillir des internes, des stagiaires, qui pourront revenir s’installer une fois leurs études terminées.
Aujourd’hui, près de 25% des médecins exercent dans ces cadres et la très grande majorité des médecins nouvellement installés le sont dans ce type de structures.
Les CPTS sont en train de mailler l’ensemble des départements. Elles ne sont pas la panacée, mais constituent des leviers forts qu’il faut porter et promouvoir dans nos territoires, tous ensemble, professionnels de santé et institutions – Assurance maladie, Agences Régionales de Santé, collectivités.
2. Utiliser la télémédecine partout où cela est possible et pertinent
Les consultations à distance, qu’elles soient de chez soi ou à l’intérieur d’une cabine dans une pharmacie, un EHPAD ou dans un autre lieu permettent de résoudre certaines difficultés :
Consultations de spécialistes parfois éloignés, accès au médecin traitant etc.… même si la réglementation les encadre encore assez étroitement aujourd’hui.
Les faits sont là : depuis la pandémie, le nombre de téléconsultations a été multiplié par plus de 100 ! Cette petite révolution doit être poursuivie et encouragée.
3. Développer la prévention
L’information des patients, l’éducation à la santé, l’accompagnement dans la gestion des pathologies chroniques – diabète, insuffisance cardiaque, asthme … – sont des axes essentiels d’amélioration de la sante, notamment en milieu rural.
Cet exercice n’est pas simple. Les citoyens n’adhèrent pas forcément – exemples du dépistage des cancers du sein ou du colon –. Pour être efficaces, il demande un engagement du médecin traitant, du pharmacien, de l’infirmière… qui sont les personnes dans lesquelles les patients ont une grande confiance.
4. Redonner du temps médical aux médecins
Pour permettre aux professionnels de santé, et aux médecins particulièrement, de consacrer l’essentiel de leur activité aux soins et aux questions de santé, il faut leur dégager du temps. Le développement des assistants médicaux, financés dans certaines conditions par l’Assurance maladie, répond a ce besoin et constitue un excellent levier à développer et à encourager.